
De princesse des temps modernes à citoyenne du monde
Amber, une jeune femme de 31 ans, oui je sais on ne dirait pas! Quel est mon secret? Je n’en ai pas. Je suis juste comme ça car croyez-moi, je n’ai pas toujours eu une vie des plus saine. Rescapée de la société de consommation et de la fast life, issue de la génération (alentours de 1989) “cul entre deux chaises” c’est-à-dire ceux qui sont passés de l’enfance à l’adolescence en même temps qu’ internet. Livres et cartes postales versus sms et snap, tout s’est accéléré. La vie, les relations et surtout la consommation.

Une princesse de la société de consommation
J’étais une vraie princesse des temps modernes, qui voyait la beauté à travers les strass et les grandes marques et qui imaginait sa vie dans “portraits de femmes riches et indépendantes”. Bercée par les mélodies des médias, des émissions de télé réalités et des réseaux sociaux sans compter sur la pression d’une société où la réussite rime avec pouvoir et argent. J’ai bien tenté de chercher ma route mais en vain, je finissais toujours au même point. Frustrée, vide, en quête d’autres choses et avec cette pénible impression de ne pas être ce que je devais être… Malgré tous ces efforts pour m’adapter à un monde conventionnel qui ne me correspondait pas, mon envie de voyager qui a toujours été là au fond de moi, m’a sauvé de cette emprise. C’est alors qu’à l’âge de 25 ans, enfin, je le fis et c’est ainsi que j’embarquais sur le navire du monde du voyage. Prête à vivre une épopée qui allait changer ma vie…!

From Louboutin to crottin
J’ai débarqué en Australie en janvier 2015 pensant que mes rêves de “sex and the city” allaient enfin pouvoir être possibles. Comme Carrie Bradshaw qui arrive à New York avec sa vieille machine à écrire sous le bras moi, c’était avec ma valise et mes carnets. Mais je commençais au point de départ et j’avais beaucoup de choses à faire avant d’y parvenir… Et même si j’en avais une idée, j’étais à mille lieux de ce qui m’attendait. De grandes épreuves où la princesse que j’étais à dû se confronter et dans des situations pas toujours très marrantes. Je savais que durant quelque temps je serais amenée à mettre de côté ma panoplie de princesse mais je n’y voyais, à l’époque, qu’une situation temporaire. Le manque d’argent et l’obligation de privilégier mes économies pour mon voyage et ma survie ont fini par me faire renoncer au shopping et à mes rendez-vous chez le coiffeur et chez l’esthéticienne, et ce jusqu’à nouvel ordre. Et finalement, j’ai finis par mettre mes mains dans la merde et c’est le cas de le dire pour finir par me rendre compte que je peux vivre sans mes artifices et surtout que ça m’empêchait de faire ce que j’étais venue chercher: Moi.

De la belle à la clocharde
Mon envie de rester en Australie était devenue ma priorité et mon objectif, et je savais que je devais me sacrifier et faire des concessions pour y arriver. La précarité m’a donné le goût de la récup’, de ce qui allait finir par être jeté à la poubelle et de la seconde main. Sans compter sur le nombre de vêtements que l’on trouve abandonnés à cause des poids de bagages imposés et des choses accumulées que l’on ne peut pas emporter. De plus, les australiens ont cette fâcheuse tendance à la surconsommation. Étant un pays avec une économie très bonne, ils gaspillent facilement. Ils achètent beaucoup sans compter et surtout sans besoin. C’est ainsi que pour se débarrasser de leurs anciens biens, ils les mettent dans la rue avant qu’ils soient ramassés par la municipalité à la décharge ou bien d’être récupérés par des passants intéressés (souvent des voyageurs). J’ai meublé un appartement de cette manière! C’est alors que de concessions en privations, de compensations en substitutions, ma manière de consommer avait déjà commencé à changer sans même que je ne m’en rende compte! Et puis aussi de blessures en déception de cette vie que je pensais pourtant être le bonheur ultime. De plus, vivant dans un endroit très aisé et fréquentant dans le cadre du travail des personnes dont les revenus sont très importants, je me suis lassée de cette superficialité et de cette négligence du monde!

Nouvelle citoyenne du monde
C’est ainsi que je me suis lancé sur les routes de l’Asie du Sud Est. Avec une valise remplie de toutes ces fringues que j’avais collecté tout au long de ces derniers mois, la plupart du temps de la récup de untel et untel qui dépassait le poid autorisé. J’ai ressenti comme le besoin de donner aux plus nécessiteux plutôt que de jeter et j’ai réalisé à quel point ça fait du bien. J’ai vécu pendant 3 mois sur les routes de la Thaïlande, du Laos et du Cambodge avec un sac de 20 kg et une valise que j’ai vide au fur et à mesure. Plus c’était léger, plus c’était simple pour moi de voyager. Je n’ai jamais été plus heureuse et pourtant avec si peu. La fast life a eu raison de moi et j’ai soudainement mieux compris le terme de “Fashion victim”!
Les voyages, les expériences et une vraie prise de conscience m’ont aidé dans ma transition. Un véritable besoin de retour à l’authentique et aux vraies valeurs mais également de me tourner davantage vers moi-même et vers l’autre. Vivre plus lentement, plus en harmonie et apprécier la valeur du moment présent. J’ai pris le temps d’observer ce qu’il se passe autour de moi et surtout le temps de m’y intéresser! Tout cela sans changer radicalement de vie juste en l’améliorant d’un point de vue interne et externe. Il faut juste revoir son mode de vie. Sans devoir obligatoirement s’attacher aux arbres mais en commençant par faire des petits efforts quotidiens. Ralentir un peu pour trouver son rythme, c’est avoir une vision plus grande de soi et du monde qui nous entoure. Ralentir c’est avoir plus de temps et c’est à vous qu’il revient d’en faire ce que bon vous semble. Quel beau cadeau! La slow life est plus qu’un concept à mes yeux, c’est une belle révolution !

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